Etranges Retrouvailles... {PV Yuri}

« Chapter 1 : Nos Retrouvailles »

❛C'est un autre monde ici...❜

En rien Poudlard ne ressemblait à Durmstrang ; ni de près, ni de loin. Les règles étaient différentes, les cours étaient presque tous différents… La mentalité des Professeurs et de leurs élèves était différente. Rien dans cette école ne lui rappelait celle d’où elle venait. Le néant total. A côté de Dursmtrang, Poudlard ne valait rien. A côté d’eux, les Serpentards n’étaient que des caniches hargneux, pas de quoi s’affoler, pas de quoi impressionner non plus. C’était ce qu’avait pu constater la jeune russe au regard vairon, qui était présent dans cette école depuis quelques jours. Peu de personnes avaient compris ce que venait faire une élève de Durmstrang dans l’école Anglaise, elle-même n’avait pas totalement comprit pourquoi elle était ici. Juste pour répondre aux fantasques ordres de son père ? Une simple mission ? Ou est ce que tout cela allait chercher bien plus loin encore ? Cela n’aurait certainement pas étonné la jeune fille que son père et chef du clan Kiriev découvre la vérité sur un de ses neveu et sa propre enfant. Une punition en ce cas ? Certainement. C’était là bien des questions que la jeune se posait, et ce, depuis son départ de Russie, depuis qu’elle se trouvait dans ce bateau pour l’Angleterre, depuis qu’elle était chez Jasper Graham, tuteur provisoire de la jeune fille. Elle n’avait pas encore daigné ouvrir l’enveloppe noire que son paternel lui avait confiée. De ce fait, elle défiait l’autorité de ce dernier. Il faut croire qu’elle avait toujours eu un peu de mal avec les ordres… Ce n’était pas nouveau, bien qu’elle se soit toujours gardée de le montrer. L’enveloppe contenant ses ordres, mais aussi le nom de la personne qu’elle se devait de rechercher ; elle l’avait constamment sur elle, par peur sans doute qu’on ne la découvre et que l’on sache ainsi ce qu’elle, elle venait faire dans cette école. Une peur fondée d’après ce qu’elle avait pu comprendre, ici, contrairement à Durmstrang, les secrets ne le demeuraient pas bien longtemps. Les élève de Poudlard étaient, à eux seuls des échos… Oh, elle avait bien rit la jeune fille, lorsqu’on lui avait expliqué comment fonctionnait le système des maisons et lorsqu’elle avait alors vu de ses propres yeux les élèves de ces fameuses maisons. Elle avait alors comprit qu’elle allait s’ennuyer et s’amuser dans cette école. S’ennuyer au point de vouloir se pendre et s’amuser de voir cette fourmilière où les élèves tentaient d’avoir le pouvoir sur d’autres.

On l’avait assignée à la maison de Serdaigle, les érudits à ce qu’on lui avait dit. Ne faisant pas réellement la différence entre ces maisons qui pour elle, devenaient temporaire, elle avait acceptée de bonne grâce, se revêtant des couleurs de Rowena. Paraît il que cette maison était une sorte de…camp neutre entre les Serpentards et les autres… Quel sourire amusé avait alors esquissé la jeune fille en découvrant qui étaient ces fameux verts&argent et quel était leur but. Elle en avait pleuré, se tordant dans son lit alors qu’elle se remémorait les répliques acides et pourtant ô combien amusantes de ces filles et garçons qui se prétendaient les meilleurs, les plus méchants… Face à Durmstrang, ils ne valaient rien, ils étaient ridicules. C’était tout du moins ce qu’elle avait pu constater en observant seulement quelques élèves ; elle n’attendait que la preuve qui démentirait ses pensées. Se sentait elle supérieure face à cette école ? Pas le moins du monte, en vérité, elle s’en moquait, préférant observer et évoluer dans ce nouveau milieu, préférant s’y amuser. Elle avait réussit à faire croire à la moitié des élèves qu’elle ne parlait presque pas l’Anglais, alors qu’en vérité, elle ne le parlait que trop bien, savait même l’écrire à la perfection… Quant à l’autre moitié, elle n’avait pas encore eut l’occasion de les rencontrer. Sa présence avait cependant suscité beaucoup de questions, notamment celles de savoir ce qu’elle venait faire ici alors qu’elle aurait pu demeurer dans son école d’origine. Sur ce point, la belle était restée silencieuse, n’esquissant qu’un vague sourire avant de se détourner et de partir.

Et en ce jour, la jeune fille, après avoir passé une bonne journée en cours, avait décidé de visiter l’école dans laquelle elle était prisonnière pour deux longues années. Ses amis allaient lui manquer, ses professeurs, froids, inamicaux et autres allaient lui manquer… Surtout celui de Sortilèges et Enchantements en vérité. Il la troublait autrefois, et sans doute aurait elle donné n’importe quoi pour qu’il porte le regard sur elle. Mais elle ne le verrait plus, autant l’oublier maintenant. Après être sortie du cours de Métamorphose, la jeune fille, dont la journée était terminée, était sortie au dehors, sac sur l’épaule, cheveux réunis en un chignon bien peu sévère et dont quelques mèches s’échappaient. Sa jupe, courte, lui arrivait au dessus des genoux et abritait sa baguette, soigneusement callée dans une jarretière. Ses pas, amorcés par ses pensées torturées, complexes et chaotiques, finirent par la mener droit jusqu’à la forêt interdite. Son regard vairon, alors, se fixa sur les arbres menaçants, détaillant chaque parcelle d’ombre. Pourquoi était elle interdite ? Que pouvait renfermer pour que l’on ne puisse y entrer ? S’approchant de quelques pas, la jeune fille s’arrêta à l’entrée, s’adossant à un arbre le regard mi-bleu mi vert braqué sur l’endroit, qui à cet instant, lui faisait envie de braver le règlement.

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"J'ai pris au soleil le feu qui manque à ton corps..."

- J'te déteste, tu pervertis mon frère !

Yuri leva les yeux au ciel devant la remarque de sa pupille, Khâlina. Vraisemblablement, elle avait une dent contre lui malgré tout ce qu'il avait pu faire pour l'aider car oui, il aimait cette gosse et son sale caractère, même si elle ne semblait pas disposée à lui laisser le temps de lui montrer l'affection qu'il pouvait éprouver pour elle.

- Tu veux faire passer Alekseï pour un saint ? La dernière fois que je vous ai vus ensemble, il essayait de te violer ! Chose qu'il aurait sans doute faite si je n'avais pas écrasé mon poing sur sa figure !

L'impatience et la colère perçaient nettement dans la voix grave de Yuri. Il voulait bien faire des efforts mais il n'était pas le Saint-Esprit non plus. Ces gamins semblaient oublier, même s'il ne l'avait jamais su, qu'avant d'être leur nourrice de substitution il était avant tout le roi des voleurs et qu'il en avait plus que marre de devoir pouponner les Liimatainen, quand bien même cela rendrait service à Marek !

- Et alors, c'est mon problème, j'aurais pu me défendre seule ! Arrête de lui mettre tes valeurs discutables dans la tête, sinon...
- Sinon quoi, Khâlina ? Tu vas appeler Papa à la rescousse ? Oh, non, c'est vrai, il est parti ! Maman peut-être alors ? Oups, elle est morte !

Là, il y était allé un peu fort et il lui suffit de voir les yeux brillants de larme et de colère de la Polonaise pour comprendre qu'il avait fait une belle gaffe. Mais bon, comprenez-le aussi : lui, les gamins c'était pas son truc, ce n'était pas pour rien qu'il n'en avait pas fait ! Les mômes, ils étaient biens chez les autres ou alors dans sa salle de classe, mais pas chez lui... Elle tourna les talons et partit en claquant la porte. Le Russe jura intérieurement, regrettant soudainement Durmstrang, ses plaines glacées et ses couloirs froids, ses cours de magie noire et ses élèves aussi féroces que des loups. Sûr que de ce côté Poudlard le changeait : même les plus récalcitrants des élèves anglais étaient agréables comparés aux têtes brulées de Durmstrang. Il soupira et se leva, bien décidé à retrouver la Serpentard et à s'expliquer avec elle. Il eut beau parcourir les couloirs dans tous les sens, rien ne laissait présager que Khâlina soit passée par là. Alors, il se décida à faire un tour dans les jardins, dans lesquels, quelques jours plus tôt, il avait rencontré une de ses collègues, Iranoe. En long, en large, en travers, à part quelques couples se bécotant tendrement dans les coins, aucune trace de sa pupille. A moins que... Là bas, à la proximité de la forêt interdite, une silhouette apparemment toute féminine lui tournait le dos. Il se dirigea dans cette direction à pas vifs mais plus il s'approchait, plus il réalisait que ce n'était pas Khâlina qui se trouvait là-bas. Cependant, étrangement, la silhouette ne lui semblait pas inconnue, chose impossible vu qu'il était arrivé à Poudlard seulement quelques jours plus tôt. Pour en avoir le coeur net, il continua à s'approcher, encore et encore. Quand il fut à portée de voix de la jeune fille, dont il ne percevait pas le visage, il l'interpella :

- Eh !

Elle tourna vers lui son joli visage et son coeur manqua un battement. Non, impossible. Elle ne pouvait être ici. Tellement incrédule devant l'apparition de Circé qu'il en restait bouche bée, il cligna plusieurs fois des yeux, comme si son imagination allait renvoyer par ce moyen dérisoire cette vision échappée d'un passé qui n'était plus qu'un rêve lointain. Mais non, elle était toujours là, droite comme une reine, ses cheveux en un chignon lâche, sa robe aux couleurs de Serdaigle, la maison qu'il avait lui-même occupé durant ses premières années à Poudlard, ses yeux vairons posés avec calme sur lui.

- Circé ? C'est... Mais qu'est-ce que tu fais ici ?

Jamais elle n’aurait songé rencontrer quelqu’un qu’elle connaissait dans cette école. Ni camarade, ni professeur qu’elle avait pu côtoyer. Elle était seule, perdue, c’était là le résumé de ses pensées. Quoi que, ce n’était pas tant le fait d’être perdue qui pouvait être dérangeant, mais bel et bien le fait de devoir tout recommencer depuis le début : se faire de nouveaux amis, apprendre l’histoire du Château, et surtout, détail important, s’imposer. Elle refusait d’être la nouvelle que l’on peut ennuyer ou que l’on peut charrier. Jamais elle ne l’avait été, jamais elle ne le serait. A Durmstrang, nul n’avait jamais tenté de l’ennuyer pour la simple cause qu’elle était la fille du grand Igor Kiriev. Qui aurait osé s’imposer à lui ? On ne connaissait que trop bien cette famille. En résumant, on pouvait considérer les Kiriev comme au dessus des Malefoys, bien plus au dessus. Hélas, dans cette contrée, nul ne connaissait vraiment la famille Russe aux coutumes et mœurs bien étranges, et certainement pas des plus catholiques. Mais pour en revenir à la jeune fille, elle ne devait que s’avouer que les deux années à passer dans cette école ne seraient pas des plus agréables. Fort heureusement, elle pouvait encore compter sur une quelconque correspondance pour ne pas se sentir seule. A peine était elle arrivée au sein de l’école que déjà elle avait reçu une lettre, de son plus jeune frère à qui elle manquait et qui lui contait ses débuts à Durmstrang. Elle aurait simplement aimé être là pour voir comment il se débrouillait. Ici, elle n’était qu’une brebis égarée, un peu comme lui. Oui, elle regrettait déjà l’école qui l’avait vu grandir et l’avait formée, pis encore, elle allait regretter les cours de magie noire, abandonner en si bon chemin n’avait jamais été dans ses projets, surtout pas une telle matière, et voilà qu’en fin de compte, elle s’était vue obligée de l’arrêter, et il n’était même pas utile de tenter de parler de ce type de cours dans sa nouvelle école, sans doute la prendrait-on pour une folle ou quelque chose dans ce genre là. Mais après tout, elle comprenait, chacun sa spécialité… A Durmstrang, c’était la Magie Noire, à Poudlard… Non, elle ne voyait pas réellement quelle spécialité ils avaient. Il lui faudrait se renseigner.

Durant le temps qu’elle avait passé chez Jasper Graham, elle avait feuilleté le livre qu’elle avait dut acheté : « L’histoire de Poudlard », une lecture intéressante, certes, mais qui ne l’avait pas tant renseigné en fin de compte. Elle avait eu l’occasion de voir le fameux plafond magique si célèbre pour ses comètes et ses constellations. A Durmstrang, ils en possédaient un, mais différent, bien plus sombre. La nostalgie commençait déjà à la gagner, ce n’était pas vraiment la meilleure chose qu’il soit. Son regard toujours pointé sur la Forêt Interdite, elle se posait mille questions. Y trouvait on des loups ? Des créatures dangereuses ? Les arbres se déplaçaient ils d’eux-mêmes pour perdre les rôdeurs ? Elle ne savait que penser de cette forêt qui semblait inoffensive à vue d’œil. Circé avait pour elle cette fâcheuse manie de se promener où elle le désirait, déjà à Durmstrang elle avait prit cette liberté… Qu’en serait-il ici ? Se redressant doucement, sans pour autant vouloir se rendre dans le lieu interdit, elle fut cependant surprise par une voix masculine, témoignant d’une autorité qui se dégageait dans son dos. Dans un bref soupir, elle se retourna, calme, ses yeux venant se planter sur le visage de son appelant. Quelle ne fut pas sa surprise en reconnaissant les traits de celui qui, dans son ancienne école, était l’un de ses anciens professeurs. Ses iris se rétractèrent vivement, sans qu’elle ne daigne cligner des yeux. Son cœur fit un bond dans sa poitrine, effet de surprise. Comment pouvait il être ici ? Etait elle en train de rêver ? Son vœu de revoir quelqu’un qu’elle connaissait venait il d’être exaucé ? Elle laissa son sac de cours tomber au sol, tandis que tous deux s’observaient, croyant sans doute à une hallucination. Mais la voix grave et suave de son ancien professeur lui assura qu’elle ne rêvait pas et qu’elle avait toute sa conscience.

Yuri : « Circé ? C'est... Mais qu'est-ce que tu fais ici ? »

Circé : « Я хотел бы задать тот же вопрос ... Я вам уже пропустили? »*

L’anglais… Très peu pour elle. Autant parler dans sa langue natale… Et au moins, si des oreilles indiscrètes venaient à écouter leur conversation, ils ne comprendraient pas…

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*J'allais justement poser la même question... Je vous manquais déjà?