Le paradis terrestre. (PV)

June se leva tard ce matin là ; dix heures trente cinq. Elle se doucha rapidement avant de s’habiller simplement pour aller travailler. « Une robe noire, un collant noir et des escarpins feront l’affaire. » décréta-t-elle. Une fois habillée on aurait dit un corbeau. Cet animal est signe de mauvais présage. C’est un peu comme si elle représentait la mort et annonçait : « Je viens vous prendre, c’est l’heure. » Oui, un peu glauque. Son humeur n’était guère plus joyeuse. En effet, la nuit précédente s’était révélée agitée. Non, elle n’avait pas reçu de compagnie mais avait fait un cauchemar. Dans celui-ci, June se faisait violer par le même homme qui avait violé sa mère soit, on propre père. Quelle horreur ! La jeune femme n’avait pas réussie à se rendormir, non pas par crainte de retomber dans son cauchemar –car on retombe plus souvent dans un cauchemar qu’un rêve-, mais parce qu’elle avait ruminé pendant une bonne partie de la nuit. Elle refusait de se laisser impressionner par ce rêve : les temps avaient changés depuis que sa mère s’était faite violée, vingt six ans auparavant. Après tout, elle savait se défendre et ne se laisserait pas faire face à un inconnu –ou même connu d’ailleurs-, on ne lui marche pas aussi facilement sur les pieds. Bref, aujourd’hui plus qu’un autre jour, il ne fallait pas la titiller.

Une fois sortit de chez elle et avant d’aller au travail (elle avait une bonne heure et demie devant elle), June décida de se rendre dans une rue piétonne où se trouvait une librairie moldu. La jeune femme aimait beaucoup cette librairie car celle-ci ressemblait autant à une librairie qu’un magasin de CDs et une bibliothèque. C’était une grande boutique : en son milieu se trouvaient les magazines et journaux ; sur toute la longueur du magasin, à droite se trouvaient les livres ; au fond et sur la longueur gauche étaient les CDs.

Comme il pleuvait ce jour-là, la jeune femme posa son parapluie, après l’avoir soigneusement replié, à l’entrée de la boutique. Pour la première fois de la semaine, June sourit. Ce geste était adressé au gérant de la boutique. Ils avaient sympathisés car la demoiselle passait quasiment tous les jours dans sa boutique. La jeune Stewart aimait tellement cet endroit : elle s’y sentait à l’aise car quasiment tout ce qui la passionnait l’entourait. En effet, on pouvait y trouver des journaux, des magazines –dont celui qu’elle rédigeait-, des CDs qui sans eux la vie serait triste.

Aujourd’hui elle était venue mener sa propre enquête pour son magazine : elle voulait le comparer aux autres présents sur le marché. Pour cela, June demande à une femme blonde se trouvant devant son magazine et d’autres :

- Excusez-moi, mais est-ce que vous pourriez me conseiller ?
- A propos de ?
- A propos des magazines. J’aimerai avoir votre opinion. Il y en a tellement, je ne sais pas lequel choisir !
- Oui, si vous voulez ! (June lui sourit poliment.) Quel genre vous intéresse ?
- J’aimerai un magazine qui parle des faits de société, où il y ait des photos qui fassent rêver… Un qui puisse me distraire, en fait !

Après un instant de réflexion, les yeux rivés sur les différents magazines s’offrant elle, la femme blonde reprit :

- Celui-ci. Il est très « distrayant », vous verrez !

June sourit de nouveau. C’était le magazine avec lequel elle était en grande concurrence. Elle attrapa l’exemplaire qu’on lui tendit. Elle fit défiler les pages très rapidement puis demanda après avoir rejeté un coup d’œil aux autres magazines dont le siens :

- D’accord, merci. Mais… celui-ci ? (En désignant son magazine: ) Il m’a l’air bien, non ? (June se demandait bien comment la blonde arrivait à la croire, cela se voyait bien qu’elle avait une idée bien arrêtée à propos de ce magazine. Elle était vraiment mauvaise comédienne.)
- Oh oui, aussi ! Il est juste un peu trop sérieux. Certains sujets devraient être traités avec plus de légèreté !
- D’accord, répéta-t-elle. Merci beaucoup ! Je ne vais pas vous embêtez plus longtemps !
- Mais de rien. Au revoir !
- Au revoir !

June regarda sa montre ; parfait, elle avait encore beaucoup de temps ! Tandis que la blonde sortit du magasin, la jeune Stewart se dirigea avec son exemplaire du magazine concurrent vers le rayon des CDs.
Lorsqu’elle se trouvait dans cette boutique, elle était comme dans une bulle : elle faisait abstraction au bruit, aux gens, à tout… ou presque.

Nous étions en pleine semaine. Hearth était assis à son bureau face à une personne importante du ministère. Celle-ci contrôlait qu’Hearth avait bien entamé son boulot de Directeur en début d’année. L’homme semblait assez content du boulot fourni. Ce qui le dérangeait était la façon d’être de Hearth. Il ne le cacha pas au Directeur.
L’entretien paru durer une éternité. Le contrôleur ministériel devait s’en rendre compte : Hearth ne faisait que jeter des regards rapides à sa montre.

- Vous en avez encore pour longtemps ? demanda Gavin.
- Le temps qu’il faudra.
- Vous rendez-vous compte qu’il y a des gens qui aimeraient bosser ici ?

En réalité, ce qu’Hearth venait de dire était totalement ironique. Il voulait se débarrasser de cet homme simplement pour se rendre à Londres. Oui en pleine semaine se rendre sur la capitale n’était pas des plus pro en tant que Directeur. Mais Hearth était comme ça. Il avait une course à faire et ce serait aujourd’hui et non demain.
Une fois l’entretien achevé, le Directeur enfila son blouson de cuir par-dessus sa veste de costard. Il attrapa sa canne ainsi que son sac à dos. Le voilà parti et personne ne pourrait l’arrêter aujourd’hui.

- Monsieur le Directeur, il faudrait absolument que je vous… mais où allez vous comme ça ?
- De quoi je me mêle ? Je suis pressé ça se voit non ?

Ce devait être un professeur qui l’avait interpellé. Pour Hearth, la requête du Professeur pourrait encore bien attendre demain. Ce n’était pas pro, mais Hearth s’en foutait totalement et encore moins d’envoyer cette personne sur les roses.
C’est le MagiCobus qui mena le Directeur à Londres. Hearth n’avait aucune envie de transplanner et encore moins d’utiliser le réseau des cheminées. A Londres, Hearth savait parfaitement où il voulait se rendre : une boutique moldue. Pour quoi faire ? Acheter des nouveaux Cd’s de groupes ou chanteurs moldus et encore remplir sa collection.
Une fois dans le magasin en question, Hearth se rendit tout en boitant en direction des rayons Cd. Mais arrivé là ce fut autre chose qui l’interpela… ou du moins quelqu’un. Ses yeux se posèrent sur une jeune femme vêtue de noir. Hearth savait reconnaître les jolies femmes, surtout quand elles avaient un si joli postérieur. En passant derrière la jeune femme, Hearth n’hésita pas à poser les mains sur ses fesses et lancer :

- Un petit pelotage pour l’homme et un cul sensationnel pour l’humanité.

Comme si de rien était, Hearth se dirigea vers un autre rayonnage en faisant semblant de regarder des disques qu’il avait déjà.

[Voilà Bella tu sais maintenant ce que j'avais en tête pour lancer ce RP Razz

]

June fouillait dans le tas de CDs se trouvant devant elle. C’était décevant. Elle ne trouvait rien de chez rien. La demoiselle se déplaça et regarda d’autres CDs, cependant elle sentit quelque chose se poser sur ses fesses. Dans un premier temps elle se dit qu’elle délirait puis elle entendit une voix masculine annoncer :

- Un petit pelotage pour l’homme et un cul sensationnel pour l’humanité.

D’accord, donc elle n’hallucinait pas encore. Cet homme venait bien de la toucher. Elle fit volte face, l’homme aux cheveux grisonnants partait. June ne réagit pas tout de suite. Ses yeux étaient ronds comme des billes. Comment osait-il ? De plus, comme si de rien était, il s’était dirigé vers un autre rayon de CDs. La jeune Stewart prit quelques secondes pour le détailler afin de savoir comment agir, bien que son cerveau lui disait : « Défends-toi, frappe ! ». Non, elle n’allait pas le frapper tout de même, il avait une canne. Enfin, l’habit ne fait pas le moine. Elle regarda autour d’elle. Il n’y avait qu’une personne qui avait aperçue la scène et elle n’en revenait encore moins que June puisque sa bouche était grande ouverte. June lui jeta un coup d’œil qui disait : « Ferme la bouche, espèce d’idiot ! ».

Doucement elle s’approcha de l’homme car elle savait qu’il observait sa réaction. Lorsqu’elle fut assez près de lui, elle lui planta violement le talon de son escarpin dans le pied, avant d’annoncer :

- Je veux bien que vous ayez un handicap, mais ce n’est sûrement pas la non voyance, vous n’avez donc pas pu confondre mes fesses avec des CDs. Alors de quel droit vous permettez-vous de me toucher ?

Son ton était agressif. Elle l’aurait bien mordu si elle avait pu. Cependant une petite voix se fit entendre : « Reste calme ma belle. Ne l’insulte pas, continues à le vouvoyez. Si tu t’énerves, tu risques de passer pour une folle furieuse. On te ferait sortir de la boutique car le seul témoin de la scène vient de partir. »

Les sourcils froncés, elle attendait une quelconque réponse. Bien évidemment, June se doutait qu’il n’allait pas s’excuser aussi facilement. Elle se demandait même s’il n’allait pas lui en retourner une. Maintenant que l’homme était face à elle, elle en profita pour le détailler. Il n’accordait apparemment aucune importance à son apparence ; en effet, sa barbe datait facilement de trois jours, ses cheveux n’étaient absolument pas coiffés. June remarqua aussi qu’il avait de magnifiques iris bleu-gris. Il avait beau avoir de beaux yeux, ce n’était pas une excuse pour l’avoir touchée !

La réaction de la jeune femme ne se fit pas attendre. Celle-ci se dirigea vers Hearth. Elle lui enfonça son talon d’escarpin dans le pied. Hearth ignora ce geste et fit comme s’il n’avait rien senti. Ce n’est pas pour autant qu’il adressa le moindre regard à la jeune femme.

- Je veux bien que vous ayez un handicap, mais ce n’est sûrement pas la non voyance, vous n’avez donc pas pu confondre mes fesses avec des CDs. Alors de quel droit vous permettez-vous de me toucher ?

Elle ne manquait pas de répartie. Mais en l’occurrence elle avait raison : comment confondre une aussi belle paire de fesses avec des boitiers de CDs ? Quant à la deuxième interrogation de la femme, il fallait savoir que Hearth ne manquait pas de culot et n’avait peur de rien… encore moins de la réaction d’une femme.
Hearth s’empara d’un Cd présent sur le présentoir. « Young Americans » de David Bowie.

- Bowie vous connaissez ? Il est excellent n’est-ce pas ?

Ca c’était du Hearth tout craché, changer de sujet de conversation quand ça l’arrangeait. Tout en boitant il s’avança vers le rayon situé dans leur dos. Celui-ci était d’autant plus intéressant. Ici c’était les vinyles… ce que Hearth préférait ! Là il cherchait le nouveau John Lennon. Enfin ses yeux se posèrent sur le vinyle de « Rock’n’roll » un album dans lequel Lennon reprenait tous les grands classiques du rock tel que Be-Bop-A-Lula ayant aussi été reprise par le King Elvis.
Hearth savait pertinemment bien que la jeune femme ne le lâcherait pas tant qu’elle n’aurait pas eu d’excuses… si seulement elle savait comme était Hearth. Jamais il ne s’excusait et s’il le faisait il n’en pensait pas la moitié.

Les yeux de Hearth se baladaient encore sur les disques et vinyles. Rien n’attirait son attention. Il sortirait de ce magasin avec pour seul achat le nouveau Lennon.
Hearth releva la tête et remarqua que la jeune femme était toujours là. C’était une jolie jeune femme il fallait l’avouer. En tous les cas il ne regrettait pas son précédent geste. Lui revint alors en tête la question de la jeune femme.

- Vos fesses sont comme deux petits gâteaux. Irrésistibles !

Il n’y avait vraiment que lui pour répondre des choses pareilles et surtout quelques temps après que la question fut posée.

L’homme aux cheveux grisonnants ne lui répondit pas. Lorsqu’elle lui planta généreusement son talon dans le pied, elle s’étonna qu’il n’en rigole pas. Son visage resta de glace, il ne lui jeta même pas un coup d’œil. Puis d’un coup, il attrapa un CD se trouvant devant lui et annonça en lui montrant :

- Bowie vous connaissez ? Il est excellent n’est-ce pas ?

Si en plus il changeait de sujet de conversation, elle n’était vraiment pas gâtée. June défronça les sourcils. Inutile de lui répondre. Il la testait avec ses questions. Elle serrait à présent si fort l’exemplaire du magazine que la jeune femme blonde lui avait donné que ses pages en étaient toutes froissées. Maintenant, elle était vraiment obligée de l’acheter, sinon elle se doutait que son ami le gérant de la boutique n’apprécierai pas.

Revenons-en à papy. Il s’était à nouveau déplacé. Cette fois, il se trouvait dans le dos de la jeune Stewart et regardait, ou faisait semblant de regarder les vinyles. June se tourna, pour qu’il ne soit pas dans son dos –sait-on jamais ce qui pouvait arriver-. Elle avait décidé de rester à côté de lui jusqu’à recevoir des excuses, ou même un semblant, car elle se doutait qu’il devait être aussi têtu qu’elle. Au bout d’un certain temps à regarder les vinyles, il releva enfin la tête et répondit à sa précédente question.

- Vos fesses sont comme deux petits gâteaux. Irrésistibles !

June le regarda avec un air plus que septique. Etait-il malade ? La jeune femme lui donnait bien une quinzaine d’années de plus qu’elle, ce qui lui faisait au moins quarante ans. Peut-être était-il déjà gâteux ? Peut-être ne faisait-il plus la différence entre ce qui se faisait et ce qui ne se faisait pas ? Si c’était ça, il fallait avoir peur, elle était déjà au milieu de sa vie où elle avait encore toute sa tête. Elle se radoucit et demanda :

- J’avais cru remarquer que mes fesses vous plaisaient. Mais savez-vous qu’ici vous pouvez toucher la marchandise exposée et non pas les gens ?

La jeune brune s’étonnait elle-même. Pourquoi était-elle si calme ? Comment se faisait-il qu’elle argumentait avant d’agir ? C’était l’une des premières fois qu’elle était aussi calme face à ce genre d’individu.

- J’avais cru remarquer que mes fesses vous plaisaient. Mais savez-vous qu’ici vous pouvez toucher la marchandise exposée et non pas les gens ?

- J’sais pas une subite envie incontrôlable… c’comme quand vous devez absolument faire pipi et que vous ne savez pas vous retenir, vous seriez prêt à pisser sur le bord de la route s’il le fallait ou dans une toilette publique.

Hearth avait toujours des comparaisons à la con, c’était un peu l’une de ses particularité qui pouvait de temps à autre le rendre un peu fou aux yeux des gens. Ca lui venait comme ça quand il parlait. D’ailleurs il aimait comparer une situation à une autre.
Ce qui étonna Hearth fut le calme de la jeune femme. En commettant ce geste, il s’était attendu à ce que la demoiselle soit complètement hors d’elle. Est-ce que toutes les femmes étaient comme ça à ce niveau là ? Si oui, il le ferait bien plus souvent dès qu’il verrait un postérieur qui lui plaisait.

- Tenez moi ça deux secondes.

Il lui plaça son vinyle entre les mains. Hearth plongea sa main dans une poche de son blouson de cuir et en sortit une petite boite jaune. Après avoir ouvert celle-ci, le Directeur de Poudlard fit glisser 3 comprimés dans sa main. D’un geste il avala ceux-ci. Il rangea ensuite sa boite à pilule dans sa poche.
La jeune femme serait sûrement étonnée de voir un homme prendre autant de médicaments d’un seul coup. Il ne serait même pas étonné qu'elle en fasse la remarque. Surtout qu’ici Hearth prenait une dose bien largement supérieur à son traitement. Mais c’était comme ça, il était drogué à ces anti douleurs. Mais il le savait, c’était déjà pas mal non ?
Après avoir repris le vinyle des mains de la jeune femme il se dirigea, aidé de sa canne, vers la caisse du magasin.

Hearth fouilla ses poches. Il savait pertinemment bien où était son argent mais il avait une autre idée derrière la tête. Poursuivant quelques instants sa comédie il lança ensuite :

- Oops je crois que j’ai perdu mon portefeuille ! Mademoiselle va payer pour moi je crois ! C’est mon anniversaire elle peut bien faire un tel plaisir à un ami ?

Il désigna la jeune demoiselle à qui il avait touché les fesses. Il ne manquait pas de culot… en plus ce n’était même pas son anniversaire. Hearth était un vrai con d’oser faire un coup pareil à une inconnue surtout après ce qu’il venait de faire.

- J’avais cru remarquer que mes fesses vous plaisaient. Mais savez-vous qu’ici vous pouvez toucher la marchandise exposée et non pas les gens ?
- J’sais pas une subite envie incontrôlable… c’comme quand vous devez absolument faire pipi et que vous ne savez pas vous retenir, vous seriez prêt à pisser sur le bord de la route s’il le fallait ou dans une toilette publique.

Une subite envie incontrôlable. Bien sûr. Si jamais elle avait envie de lui en coller une, est-ce que ça pourrait passer pour une envie incontrôlable ? Elle en doutait très fortement.

- Il faut porter des couches si vous ne savez pas vous retenir.

Vlan ! Dans tes dents, papy. Juen avait employé un ton sec. Il était complètement sénile, ça y est. Elle en était sûre. June était dans son raisonnement sur la sénilité qui arrivait de plus en plus tôt quand elle entendit la voix de l’homme lui parler.

- Tenez moi ça deux secondes.

Ca c’était la meilleure. Il venait de lui glisser son vinyle dans les mains. Incrédule, elle avait lâché son magazine qui était maintenant plus qualifiable de torchon que de magazine, soit dit en passant. La jeune Stewart le regarda, les yeux ronds comme des billes pour la deuxième fois de la journée. Il sortit de la poche de son blouson une petite boîte et sortit de celle-ci trois comprimés qu’il avala aussitôt. June sourit. D’accord, elle comprenait, en fait c’était un papy totalement gâteaux, sénile et drogué. Chapeau l’artiste.

L’homme aux cheveux grisonnants après avoir rangé sa boîte à pilules lui reprit son vinyle, sans un mot. Merci, c’est pour les chiens ? Il se dirigea vers la caisse. Ajoutons « mal poli » à son caractère. Lorsqu’elle se baissa pour ramasser son magazine, June entendit l’homme parler au gérant de la boutique. Elle n’entendit que la dernière réplique, mais cela lui suffit pour décider d’aller voir ce qu’il se passait.

- Oops je crois que j’ai perdu mon portefeuille ! Mademoiselle va payer pour moi je crois ! C’est mon anniversaire elle peut bien faire un tel plaisir à un ami ?

Quoi ? En plus il ne manquait pas de culot ! Comme si elle allait lui payer son vinyle. Là, il pouvait se gratter. Elle n’était pas à quinze livres près, c’est vrai, cependant elle ne le connaissait pas, elle n’allait pas lui faire de cadeaux. Même si c’était son anniversaire, ce dont elle doutait tout comme le fait qu’il ait oublié son portefeuille. Tiens, ça lui rappelait que…

- Oh ! Vous aussi c’est votre anniversaire aujourd’hui ? Vous êtes né le même jour que June. Belle coïncidence ! Vous vous trouvez tous les deux dans ma boutique…
- C’est bon, tiens ! Trente livres, ça te va ?!

Elle lui lança le premier billet qu’elle trouva dans la poche de son manteau. Peut-être y avait-il plus, elle s’en fichait. Finalement, elle lui avait payé son satané vinyle… Tant pis, tant que le gérant arrêtait de parler d’elle. Mais qu’est-ce qu’ils avaient tous aujourd’hui ? June était entourée de malades, c’était impossible à vivre. Pourquoi le gérant de la boutique ce sentait-il obligé d’expliquer qu’aujourd’hui c’était son anniversaire à tout le monde et surtout à cet homme qui se prétendait être son ami mais qui n’était cependant qu’un vieux pervers ? La jeune femme lança un regard noir au gérant. Il prit le billet et leur fit un sourire timide. Il voulait bafouiller des excuses, elle sentait.

- Garde la monnaie, Seth.

La jeune Stewart attrapa magazine et se dirigea vers la sortie, qui faisait aussi office d’entrée de la boutique. Ensuite elle referma soigneusement son manteau et prit son parapluie afin de pouvoir sortir sous la pluie qui tombait toujours autant.

- Oh ! Vous aussi c’est votre anniversaire aujourd’hui ? Vous êtes né le même jour que June. Belle coïncidence ! Vous vous trouvez tous les deux dans ma boutique…

- C’est bon, tiens ! Trente livres, ça te va ?!

Ce gérant de boutique ne connaissait-il pas les coïncidences ? Bon avouons qu’ici ce n’en était pas une vu que ce n’était pas l’anniversaire de Hearth. Quel sacré menteur. Everoby Lies.
Hearth attrapa son vinyle et le fourra au fond de son sac à dos. Ca faisait con mais maintenant le sac avait des angles, les courbes épousaient la forme du vinyle ou du moins de la pochette cartonnée. La jeune femme semblait sur le coup embarrassée et à la fois énervée. Si les yeux de la jeune femme avaient été des révolvers, le gérant serait déjà mort derrière son comptoir… quoi que Hearth serait quant à lui étalé de son long dans une des allées de la boutique.

- Garde la monnaie, Seth.

Hearth poussa un soupire. La jeune femme attrapa alors son magazine et quitta le magasin d’un pas ferme et déterminé. Le Directeur de Poudlard jeta rapidement un regard au dénommé Seth l’air de dire « Bravo, elle est partie ! ».
Hearth quitta le magasin quelques fragments de secondes après la jeune femme. Une fois dans la rue, il jeta un coup à gauche, un coup à droite avant de la repérer sous son parapluie. D’un pas rapide, tout en boitant et aidé de sa canne, Hearth n’eut pas trop de mal à la rattraper. Arrivé à sa hauteur il lança :

- Un verre ça vous dit ?

Hearth allait passer pour un fou. Oh c’était sûr qu’il le passait déjà mais là ça allait sûrement être la cerise sur le gâteau du point de vue de la jeune femme. Après lui avoir collé la main aux fesses, lui demander de tenir ainsi que payer son vinyle voilà qu’il l’invitait à boire un verre ! Et encore, elle n’avait presque rien vu de lui…

Une fois dans la rue, elle regarda de nouveau sa montre. Encore une heure ? Quoi ? Elle avait passé une demi-heure avec ce vieux pervers ? Tant pis. June marchait dans la rue, sans but précis. Elle aimait marcher sous la pluie. Soudain, elle entendit une voix qui lui paraissait familière. Enfin, familière… Elle la reconnaissait, l’avait entendu récemment. Puis elle comprit lorsqu’elle entendit la personne se poser à côté d’elle et dire :

- Un verre ça vous dit ?

Tiens, il avait de quoi payer quelque chose, maintenant ? Ou peut-être était-ce un piège ? Peut-être allait-il partir au moyen de payer ? Non, ça elle ne lui laisserait pas le temps de le faire. La jeune femme le surveillera. Elle sourit avant d’annoncer en se tournant vers lui, sans oublier de lui jeter quelques gouttelettes d’eau à la figure avec son parapluie.

- Je choisis l’endroit, alors.

Sans lui laisser le temps de répondre, elle recommença à marcher jusqu’au bar où elle désirait boire un verre avec cet homme -le pervers, le sénile, le drogué, le mal poli- qu’elle ne connaissait même pas. D’ailleurs, cela lui faisait penser qu’il faudrait peut-être qu’elle lui demande son prénom.

- Quel est votre prénom, au fait ?

La jeune femme ne s’était pas arrêtée lorsqu’elle lui avait demandé ça. Elle supposait qu’il la suivait, sinon tant pis, elle faisait un monologue tel Don Juan.

Une fois arrivés devant le bar qu’elle avait choisis, June ouvrit la porte afin de laisser l’homme avec sa canne passer. Juste question de respect. Lorsqu’ils furent tous deux entrés, la jeune femme se dirigea au bar et s’assit sur l’un des sièges. Le bar était entièrement peint de couleurs chaudes telles que du rouge et du chocolat. Les sièges étaient moelleux recouvert de velours. Le bar en lui-même était recouvert de cuir. C’était un bar sorcier, en effet, ils étaient passés dans une ruelle où commençait le monde sorcier.

Un sourire se dessina sur le visage de la jeune femme. En pivotant, elle lui jeta quelques gouttes d’eau avec son parapluie. Si elle comptait l’ennuyer en faisant cela c’était complètement raté. Hearth lui adressa lui aussi un sourire sauf que le sien n’était pas sincère. Mais l’était-il ne serait-ce que pour la moindre chose ?

- Je choisis l’endroit, alors.

- Si cela peut vous faire plaisir.

Hearth la suivit en ne laissant entre eux qu’une petite distance de même pas 1 mètre. Pas besoin de dire qu’il ne se gênait pas d’observer les fesses de la jeune femme. Quand Hearth pouvait se rincer l’œil il en profitait… il avait bien raison, on ne vit qu’une fois.
Tout en poursuivant son chemin, la jeune brune lui demande :

- Quel est votre prénom, au fait ?

- Gavin. Je m’appelle Gavin Hearth.

Hearth ne prit pas la peine de lui demander son prénom maintenant. Il le ferait une fois arrivé dans le bar. Les rues n’étaient peut-être pas les meilleurs endroits pour faire causette.
Subitement, la jeune femme bifurqua dans une ruelle. Hearth la connaissait bien. Le monde sorcier y débutait ou du moins le Londres côté sorcier. Hearth n’avait d’ailleurs aucun mal à deviner où la jeune femme désirait se rendre… lui aussi s’y rendait souvent pour boire un verre quand il était de passage à Londres.
Une fois dans le bar, elle le laissa passer. Il était en terrain connu. Un lieu aux couleurs chaudes, du cuir presque omniprésent. Sans compter des fauteuils confortables même les tabourets du bar. En parlant du bar, c’est là que la jeune femme se rendit directement.
Une fois assis sur l’un des tabourets, Hearth accrocha sa canne au bord du comptoir.

- Et vous, votre prénom ?

Il faisait comme s’il lui avait répondu deux secondes auparavant. Après tout, vu le peu de dialogues qui s’étaient instaurés entre eux ça ne changerait rien.

demanda le barman.

- Ce que Madame prendra me conviendra parfaitement.

L’homme ne parut pas gêné le moins du monde aux goutteles qu’elle lui lança. Il se contenta de lui sourire. Ce sourire paraissait forcé, mais elle ne releva pas. Tout le long du chemin, il resta derrière elle. Comme un petit chien qui suivait sa maîtresse.

- Quel est votre prénom, au fait ?
- Gavin. Je m’appelle Gavin Hearth.

Il ne prit pas la peine de lui retourner la question. Peut-être en avait-il vraiment rien à faire ? Mais dans ce cas, pourquoi voulait-il lui « payer » un verre ? Comptait-il vraiment partir avant de payer la note ? June devrait surveiller cela de près. Quitte à partir avant lui. Oui, voilà. C’était ça, elle partirait avant qu’il ne lui fasse le coup. Bon, après peut-être était-elle atteinte de paranoïa. Ce pervers n’avait peut-être pas que des mauvaises intensions. Puis, d’un coup, lorsqu’il posa sa canne au bord du bar, elle comprit quelque chose… Il n’était pas resté derrière elle dans la rue parce qu’il avait un handicap puisqu’il avait bien réussi à la rattraper alors qu’elle avait déjà deux minutes d’avance, mais bien pour encore en profiter un peu…

- Et vous, votre prénom ?

La jeune femme n’entendit pas, elle était trop absorbée par ses pensées. Il l’avait relooké en douce. Pourquoi ne s’en était-elle pas doutée ? June s’en voulait d’être aussi naïve. Pourquoi est-ce qu’elle ne s’était pas méfiée, elle qui calculait habituellement tout ? Elle aurait dû se mettre à son niveau et ne pas lui permettre ce nouvel écart. La jeune Stewart serrait si fort son magazine à présent que les feuilles commençaient à lui couper les mains. Elle desserra son étreinte lorsqu’elle entendit la voix familière du barman qui leur demandait ce qu’ils désiraient. Gavin, puisqu’elle savait à présent son prénom, annonça qu’il prendrait la même chose qu’elle. June sourit. Elle déposa son magazine tout chiffonné sur le comptoir du bar avant de dire :

- Il est un peu tôt pour que je commence à boire, donc je suppose que Monsieur ne me suivra pas dans mon choix, finalement. Servez-moi un jus de citrouille, s’il vous plaît.
- Monsieur ?

Ne venait-elle pas d’insinuer que l’homme était en plus de ses innombrables qualités un joyeux alcoolique ? Si, vous avez bien lu.

Pas de réponse à la question de Hearth. Était-elle sourde d’oreille ? Avait-elle un problème neurologique qui faisait qu’elle avait quelques instants d’absence ? Ou bien faisait-elle tout simplement cela exprès pour se venger de ce qu’il avait fait précédemment ?
Sa deuxième théorie était peut-être juste suite à ce qu’il se produisit en suite :

- Il est un peu tôt pour que je commence à boire, donc je suppose que Monsieur ne me suivra pas dans mon choix, finalement. Servez-moi un jus de citrouille, s’il vous plaît.

- Êtes-vous bête ou êtes vous l’esclave de la gente féminine ? J’ai dit la même chose que Mademoiselle !

Hearth n’eut pas le temps de se retourner vers la jeune femme que le barman était déjà de retour avec les deux verres. Il avait fait vite c’était le moins qu’on l’on puisse dire. Cet homme cherchait sûrement à se racheter du fait qu’il n’avait pas exécuté directement la volonté du client, de Hearth plus précisément.
Ne toucha pas à son verre de jus de citrouille. Hearth se tourna directement vers la jeune femme. Ses yeux se posèrent sur elle mais non pas pour la reluquer.

- Avez-vous entendu ma question ou souffrez-vous d’un quelconque maux vous faisant perdre l’ouïe quelques secondes de façon imprévisible ?

Hearth saisit alors son verre de jus de citrouille et en avala une gorgée. Peut-être aurait-elle voulu faire santé ? Trop tard, elle n’avait qu’à s’y prendre plus rapidement. Il reposa ensuite son verre sans quitter la jeune femme des yeux.

- Qu’elle est votre prénom Mademoiselle ?

- Il est un peu tôt pour que je commence à boire, donc je suppose que Monsieur ne me suivra pas dans mon choix, finalement. Servez-moi un jus de citrouille, s’il vous plaît.
- Monsieur ?
- Êtes-vous bête ou êtes-vous l’esclave de la gente féminine ? J’ai dit la même chose que Mademoiselle !

Mais pour qui se prenait-il ? Comment se permettait-il de parler comme ça au barman ? June fronça les sourcils. Le barman s’exécuta si rapidement qu’elle ne le vit pas bouger. Il essayait sûrement de se rattraper car Gavin venait de lui passer un sacré savon et que le client est roi. Lorsque le barman posa son verre devant elle, elle le remercie et lui fit un sourire plus que sincère comme pour s’excuser du papy grognon qui se trouvait à côté d’elle et qui ne savait pas ce que c’était de travailler dans un bar. En effet, avant d’accéder à son rêve, June avait été barman. Elle avait détesté ça, c’était stressant et surtout très répétitif. Gavin se tourna vers elle. Elle leva les yeux de son verre lorsqu’elle sentit son regard se poser sur elle. La jeune femme le regardait toujours durement, elle n’avait pas aimé comment il avait parlé au barman, elle allait lui faire remarquer, il n’y échapperait point.

- Avez-vous entendu ma question ou souffrez-vous d’un quelconque maux vous faisant perdre l’ouïe quelques secondes de façon imprévisible ?

Quelle question ? June ne comprenait absolument pas de quoi il parlait. Pouvait-il être plus clair ? Elle le regarda, incrédule. Il avait dû le remarquer puisqu’il reprit sa question.

- Quel est votre prénom Mademoiselle ?
- Ah. June. Je m’appelle June Stewart.

C’était donc ça… Pendant qu’elle réfléchissait plus tôt, elle avait entendu un murmure avec le mot « prénom », mais elle s’était dit qu’elle délirait sûrement. Ensuite, la jeune Stewart prit son verre de jus de citrouille, en but une gorgée sans arrêter de fixer l’homme aux cheveux grisonnants.

- Pour qui vous prenez vous ? Que vous me touchiez les fesses c’est à la limite de l’inceste, mais ça peut encore passer puisque je peux me défendre, mais mal parler à ce barman, c’est injuste. Vous n’aviez pas à lui parler comme ça. Il a juste répété sa question. C’est moi qui ai dit que vous ne prendriez peut-être pas comme moi. C’est donc à moi que vous auriez dû vous en prendre. De plus, on voit que vous ne savez pas ce que c’est d’être barman. Et je ne relèverai même pas votre remarque à propos de « l’esclave de la gente féminine ». Excusez-vous auprès du barman.

La dernière phrase lui avait échappé. Elle savait très bien qu’il ne s’excuserait pas : cet homme avait un fort égo, June le sentait. Les ongles de sa main droite -main qui ne tenait pas sa boisson- vernis de noir claquaient contre le comptoir. La jeune femme attendait qu’il réponde. Elle savait qu’elle risquait de se prendre une remarque cynique. Elle attendait, un peu comme Marie-Antoinette attendait que la guillotine lui tranche la gorge. En attendant la guillotine sous la forme d’une remarque, June but une nouvelle gorgée de son jus de citrouille.

- Ah. June. Je m’appelle June Stewart.

June Stewart. Ce nom et ce prénom lui disait quelque chose. Avait-il vu son nom dans un journal ? Avait-elle produit un des disques ou vinyles que Hearth aient achetés ? Hearth essayait de s’en souvenir… Il associerait parfaitement son physique et sa façon de s’habiller à une personne travaillant en bureau. Pourquoi pas journaliste ? Son prénom lui rappelait peut-être un article qu’il avait lu dans un… elle lui coupa ses pensées en prenant la parole :

- Pour qui vous prenez vous ? Que vous me touchiez les fesses c’est à la limite de l’inceste, mais ça peut encore passer puisque je peux me défendre, mais mal parler à ce barman, c’est injuste. Vous n’aviez pas à lui parler comme ça. Il a juste répété sa question. C’est moi qui ai dit que vous ne prendriez peut-être pas comme moi. C’est donc à moi que vous auriez dû vous en prendre. De plus, on voit que vous ne savez pas ce que c’est d’être barman. Et je ne relèverai même pas votre remarque à propos de « l’esclave de la gente féminine ». Excusez-vous auprès du barman.

Hearth détourna le regard quelques instants de la jeune femme pour poser ses yeux sur le barman. La jeune femme devait sûrement penser qu’il allait s’excuser. C’est ce qu’il allait faire, peut-être ainsi allait-elle lui foutre la paix à ce niveau là ?
D’un geste de la main, il appela le barman. Avant que celui-ci ne soit à leur portée Hearth finit son verre de jus de citrouille en une gorgée.

- Remettez m’en un.

Le barman s’exécuta et lui apporta un second verre de jus de citrouille. Une fois l’homme hors de portée, Hearth se tourna à nouveau vers June – vu que c’était comme cela qu’elle s’appelait- en plantant son regard dans le sien. Il reprit la parole et d’un ton cynique il dit :

- Oh je crois que j’ai oublié de dire quelque chose ! Hearth poussa un léger soupire. Non mais de quel droit vous permettez-vous de me dire ce que j’ai à faire ? Peut-être ne suis-je par barman mais je ne désirerais en aucun cas l’être.

Hearth détourna à nouveau son regard de la jeune femme. Il posa son regard sur son verre de jus de citrouille. Il se perdit quelques secondes dans ses pensées. June Stewart… oui c’est ça il s’en souvenait. Il avait déjà vu son nom plusieurs fois en fin d’articles de presse. Dans un journal moldu plus précisément. Hearth l’achetait de temps en temps lorsqu’il se déplaçait à Pré-Au-Lard ou quand il était comme aujourd’hui sur Londres. Selon lui, ce journal moldu était le plus compétent des journaux appartenant aux gens sans pouvoir magique.

- Vous m’avez dit que vous vous appeliez June Stewart. Vous bossez en tant que rédactrice dans un journal n’est-ce pas ? J’ai déjà vu votre nom en fin d’articles… et des June Stewart il ne doit pas y en avoir dix milles.

- Pour qui vous prenez vous ? Que vous me touchiez les fesses c’est à la limite de l’inceste, mais ça peut encore passer puisque je peux me défendre, mais mal parler à ce barman, c’est injuste. Vous n’aviez pas à lui parler comme ça. Il a juste répété sa question. C’est moi qui ai dit que vous ne prendriez peut-être pas comme moi. C’est donc à moi que vous auriez dû vous en prendre. De plus, on voit que vous ne savez pas ce que c’est d’être barman. Et je ne relèverai même pas votre remarque à propos de « l’esclave de la gente féminine ». Excusez-vous auprès du barman.

Il posa son regard sur le barman, puis il appela le barman. June esquissa un sourire. Allait-il réellement s’excuser ? Etait-ce si facile d’obtenir ce qu’on voulait de lui ? La jeune femme le regarda faire, sans un mot. Avant que le barman arrive, Gavin finit son jus de citrouille. Hey, c’était des excuses, pas une demande en mariage. De plus, pas la peine de prendre du courage dans du jus de citrouille… Une fois le barman face à eux, l’homme aux cheveux grisonnants recommanda sa boisson. Elle sourit de plus belle. C’était évident qu’il n’allait pas s’excuser. Pourquoi y avait-elle cru ? June suivait du regard le barman lorsqu’elle sentit Gavin se tourner vers elle.

- Oh je crois que j’ai oublié de dire quelque chose ! Non mais de quel droit vous permettez-vous de me dire ce que j’ai à faire ? Peut-être ne suis-je par barman mais je ne désirerais en aucun cas l’être.
- Je crois aussi. (Elle soupira.) Je me permets de vous faire cette remarque car si j’aurai été à la place de ce barman, il y aurait longtemps que vous auriez pris votre jus de citrouille à la figure.

June se tourna face au bar. L’homme l’agaçait. Il était hautain, c’était vraiment très irritant. Soudain, elle regarda les mains de celui-ci. Non, il n’avait pas d’alliance. La jeune femme avait eut peur. Elle s’était imaginé un instant qu’il était marié mais qu’il se permettait tout et n’importe quoi face aux jeunes femmes peut-être parce que sa femme n’était plus de première fraîcheur ? Ou peut-être avait-il perdu sa femme ? Ou peut-être n’avait-il jamais eu quelqu’un ? C’était pour ça qu’il était aigri ? C’était dommage, il n’était pas repoussant, loin de là et il avait des iris d’un bleu si beau qu’il était dur de ne pas rester fixé dessus. June sourit de nouveau, elle se rendait compte que ses pensées allaient trop loin à cet instant. Dieu merci il ne les entendait pas ; il aurait sûrement été en colère ou quelque chose s’y apparentant. Gavin l’interrompit de nouveau dans ses pensées.

- Vous m’avez dit que vous vous appeliez June Stewart. Vous bossez en tant que rédactrice dans un journal n’est-ce pas ? J’ai déjà vu votre nom en fin d’articles… et des June Stewart il ne doit pas y en avoir dix milles.

La jeune Stewart sourit de nouveau. Tiens, il s’intéressait aux journaux moldus ? Cela la surprenait, elle le voyait plutôt lire uniquement les journaux sorciers. C’était une bonne surprise. Surtout qu’il lise le journal dont elle était rédactrice. Elle but une gorgée de son jus de citrouille puis reposa enfin les yeux sur l’homme aux cheveux grisonnants avant d’annoncer :

- Oui, je travaille bien en tant que rédactrice d’un journal. Ravie que vous ayez déjà lu ce magazine. Et vous, quel profession exercez-vous ?

La jeune femme attrapa de nouveau sa boisson puis en but encore.

(Je t'aime. wub

)

Hearth suivait les faits et gestes de la jeune femme. Les yeux de celle-ci se posèrent quelques instants sur les mains de Gavin. Venant d’une femme, cela signifiait qu’elle pensait à cet instant précis qu’il n’était pas marié et qu’il n’avait peut-être tout simplement pas de compagne. Effectivement il n’en avait pas, il avait ses raisons liées au passé. Cela remontait à la période de son accident. Hearth n’avait jamais été quelqu’un de facile à vivre… mais son accident le rendit d’autant plus exécrable. La femme qu’il aimait à ce moment là préféra le larguer quelques semaines avant leur mariage.
June sourit lorsqu’Hearth mentionna le fait qu’il lisait son journal. Peut-être était-ce surprenant de lire un journal moldu du fait qu’il était sorcier. Non Hearth s’intéressait simplement à tout ce qui concernait et touche le monde. Cela impliquait donc le monde magique comme le monde moldu.

- Oui, je travaille bien en tant que rédactrice d’un journal. Ravie que vous ayez déjà lu ce magazine. Et vous, quel profession exercez-vous ?

Etonnant qu’elle ne soit pas déjà au courant. Peut-être n'avait-elle pas tiltée lorsqu'il lui annonça son nom. L’annonce d’un nouveau Directeur à Poudlard avait grand bruit dans tout le monde magique. Il y avait donc des sorciers qui n’étaient pas au courant… peut-être faisait-elle partie d’une bande de hippie qui vivait au fond d’une grotte et qui ne sortait que de temps en temps pour travailler et ramener de l’argent ? Non impossible elle n’en avait pas l’allure ni la façon de s’exprimer et sûrement – encore moins- l’idéologie de ce mouvement.

- Je suis le grand manitou d’une secte qui privilégie les connaissances magiques aux connaissances moldues.

De par cette phrase Hearth comparait Poudlard à une secte. June ne le connaissant pas spécialement devait sûrement prendre cette phrase au pied de la lettre sans spécialement penser qu’il parlait de Poudlard ou d’une quelconque école de magie. Après, pourquoi y aurait-elle pensé ? A cette heure-ci le Directeur de Poudlard aurait dû être dans son bureau à bosser.

- Je suis Directeur de Poudlard si vous préférez.

[ Me too

]

- Oui, je travaille bien en tant que rédactrice d’un journal. Ravie que vous ayez déjà lu ce magazine. Et vous, quel profession exercez-vous ?

Réfléchissait-il ? Pourquoi ne répondait-il pas ? Est-ce que finalement c’était lui qui était atteint et qui n’entendait que ce qu’il voulait ? Ca ne l’aurait même pas étonnée. Totalement gâteux le papy. Puis, au bout de quelques instants de silence, il se décida à lui répondre.

- Je suis le grand manitou d’une secte qui privilégie les connaissances magiques aux connaissances moldues.

De quoi parlait-il ? June était encore plus perdue que les fois précédentes où elle n’avait pas compris de quoi il lui parlait. Elle en avait un peu assez de ne pas comprendre de quoi il parlait. La jeune femme se sentait stupide. Il dû le voir puisqu’il reprit :

- Je suis Directeur de Poudlard si vous préférez.

Voilà, là elle comprenait. Gavin Hearth… Mais oui ! En plus elle avait lu pas mal d’articles de presses sur l’arrivée du nouveau Directeur de Poudlard. Une fois de plus, elle se ridiculisait face à cet homme. C’était tellement humiliant. Elle voulait lui tenir tête, le battre même. Ou partir. Oui, c’était ça. Elle regarda discrètement la pendule fixée au mur, au dessus du bar. Ensuite elle reposa ses iris verts sur Gavin, but une bonne moitié de sa boisson et annonça :

- Félicitations pour votre poste de Directeur à Poudlard ! (Pause. Elle sourit timidement.) Excusez-moi, je dois m’absenter quelques minutes.

Bah bien sûr. June n’avait pas grande espérance. Elle se doutait bien qu’il n’allait pas la croire. Mais elle lui avait épargnée le « J’aimerai aller faire la petite commission… ». Cependant elle espérait que Gavin ne verrait pas trop clair dans son jeu. Elle savait pertinemment qu’elle n’était pas bonne comédienne. June se leva donc et partit en direction des toilettes qui, par chance, se trouvaient juste à côté de la sortie. Elle n’y entra pas, elle se contenta juste de se mettre au niveau de la porte, puis se retourna discrètement afin de voir si Gavin ne l’observait pas. Oui, c’était bon. La jeune Stewart se glissa alors près de la sortie, attacha son manteau, ouvrit la porte, vérifia une dernière fois qu’il ne la regardait pas puis elle sortit.

Une fois dans la rue, elle remarqua qu’il lui manquait quelque chose d’indispensable : son parapluie. En effet, il pleuvait toujours autant. Bravo ma belle tu t’es faite avoir. Tant pis, elle arriverait toute mouillée à son travail, mais au moins elle était partit avant de totalement se ridiculiser devant l’homme pour lequel, il fallait l’avouer, elle avait craqué -bien qu’elle ne le laissait absolument pas paraître-. Elle frissonna à sa dernière pensée. Comment pouvait-elle être attirée par cet homme qui lui avait tout d’abord touché les fesses, puis lui avoir fait payer son propre vinyle ? C’était un personnage cynique, arrogant, avec un caractère très énervant et irritant. Cela lui rappelait quelqu’un mais elle n’arrivait pas à retrouver qui. Elle, peut-être ?

Une fois face à la porte d’entrée de la rédaction du journal, elle se regarda dans les grandes portes vitrées. Ses cheveux étaient trempés. Elle ressemblait à un chien qui avait passé la nuit sous la pluie et non dans la maison. June entra dans la rédaction du journal et annonça à la secrétaire :

- Bonjour. Est-ce que vous auriez une serviette à me prêter… pour mes cheveux !?
- Je vais voir ça, je peux vous faire patienter deux minutes ?
- Mais oui ! Dit-elle, enjouée, ce qui sortait de l’ordinaire.

La secrétaire revint effectivement deux minutes plus tard, une serviette dans les mains. Elle lui tendit avec un sourire. June y répondit de même puis attrapa la serviette avant de s’essorer les cheveux. La jeune femme la remercia infiniment, lui annonça qu’elle garderait la serviette et la ramènerait une fois lavée. Elle se dirigea ensuite vers son bureau.

Il était grand, avec des couleurs pastel telles que du bleu et du violet. Sur les murs étaient accrochés des photos de modèles dont on ne voyait jamais leurs têtes. Au centre de la pièce éclairée par de grandes baies vitrées se trouvait son bureau. Sur celui-ci était posée sa machine à écrire avec une pile de feuilles à sa droite. En face du bureau se trouvait un fauteuil qui paraissait confortable –bien que le siens l’était vraiment plus-. June s’avança dans son bureau et se posa dans celui-ci après avoir laissé la serviette trempée sur son bord et déposé son manteau non loin de là. Elle ouvrit le premier dossier se présentant sur sa droite et le lu.

- Félicitations pour votre poste de Directeur à Poudlard !

Excusez-moi, je dois m’absenter quelques minutes.

Hearth lui adressa un léger regard voulant dire : faites seulement. Il ne se retourna pas. Elle devait sûrement se rendre aux toilettes… un besoin naturel en gros.
Les minutes passèrent et il ne vit pas la jeune femme revenir auprès de lui. Était-elle tombée au fond de la cuvette ? Sûrement pas, on aurait déjà entendu une femme crier depuis les toilettes si c’était le cas. Et si… si elle s’était éclipsée sans rien dire à Hearth. Oui ce devait être ça.
Hearth avala le reste de son verre de jus de citrouille. En reposant son verre sur le comptoir, il remarqua que June avait oublié son parapluie. Ni une ni deux, Hearth savait qu’il avait une bonne excuse pour se rendre sur le lieu de travail de la jeune femme. Le Directeur de Poudlard saisit son sac à dos, sa canne et le parapluie.

- J’reviens vous payer après avoir fait un tour aux toilettes !

lança-t-il au barman.

Quel con ce barman… Alors que celui-ci était occupé Hearth se glissa hors du bar. Il pleuvait. Hearth utilisa le parapluie que la jeune femme avait laissé. Machinalement il se dirigea vers le centre ville Londonien. La plus part des rédactions s’y trouvaient. De plus Hearth connaissait l’adresse de ce fameux journal moldu… pour cause c’était là que le Magicobus le déposait à chaque fois qu’il se rendait à Londres.
Arrivé aux bureaux du journal, Hearth se dirigea machinalement vers la réception. Il demanda le bureau de June Stewart en prétextant être un nouvel auteur de bouquin Anglais. La direction indiquée, Hearth ne perdit pas de temps et se rendit directement au bureau de la jeune femme.
Devant la porte, il saisit sa canne et frappa à la porte à l’aide de celle-ci. Il ne cessera pas de frapper la porte jusqu’à ce que June lui ouvre.

[Désolé Bella c'est assez court mais ça permet de poursuivre Razz

]

Cela faisait cinq minutes qu’elle était assise lorsque quelqu’un frappa à la porte de son bureau. June annonça à la personne qu’elle pouvait entrer. C’était la secrétaire :

- Je peux vous reprendre la serviette ? annonça celle-ci.
- J’aurai préféré la laver avant de la rendre… Question d’hygiène.
- Ne vous en faites pas pour ça !
- Mais… Je ne veux pas vous embêtez ! répondit June, gênée.
- Vous ne me dérangez pas, puisque je vous le propose !
- Bon… Si vous êtes sûre.

La jeune femme se leva de son fauteuil et prit la serviette trempée avant de la donner à la secrétaire avec un sourire timide. On entendit un « Merci beaucoup, je vous le revaudrais ! ». Lorsque la secrétaire sortit et referma la porte, June se rassit à sa place et continua la lecture du dossier qu’elle avait commencé avant qu’on ne vienne dans son bureau.

Quelques instants plus tard –même pas dix minutes à vrai dire-, quelqu’un frappa de nouveau à sa porte. La jeune Stewart soupira puis proposa au visiteur d’entrer. Personne n’entra et on ne s’arrêta pas de frapper. La personne était-elle bouchée ? June se répéta. Toujours rien. Elle soupira de nouveau avant de se lever et de se diriger vers la porte. Lorsqu’elle ouvrit, elle se retrouva nez à nez avec l’homme aux cheveux grisonnants. Que faisait-il là ? Etait-il en fait un grand malade pervers qui suivait les jeunes femmes ? Peut-être est-ce un violeur ? June annonça alors :

- Vous m’avez suivi ? Ca ne va pas dans votre tête ? Vous êtes malade ? En plus, je vais peut-être vous apprendre quelque chose, mais lorsqu’on vous propose d’entrer, il faut le faire au lieu de continuer à frapper avec votre canne et de déranger les gens qui travaillent autour !

Sur la fin de sa phrase, son ton s’était durci et elle avait presque crié. Là, il poussait le bouchon… La suivre, mais on n’avait pas idée ! June se sentait prise au piège, dans son propre bureau ; elle ne supportait pas qu’on la suive où que ce soit. Lorsqu’elle se sentait piégée, la jeune femme avait la fâcheuse de s’énerver avant de s’enfuir. Malheureusement elle ne pouvait pas s’enfuir à ce moment-là, en effet elle se trouvait être dans son bureau.

Elle lâcha la porte et retourna s’asseoir face à son bureau calmement, espérant que Gavin ne resterait pas planter devant l’encadrement de sa porte, c’était agaçant. Sans l’avoir invité à entrer, cela ne la dérangerait pas s’il se le permettait puisqu’elle pourrait l’ignorer royalement et recommencer à travailler. Après quelques secondes, elle releva la tête de son dossier. C’était impossible de travailler en sa présence. Il était resté planté face à l’encadrement de la porte. Que faisait-il ? Prenait-il racine ? June soupira.

- Asseyez-vous, le fauteuil est fait pour ça. Faites quelque chose, ne restez pas bêtement devant la porte de mon bureau, ça m’agace.

Son ton avait été encore plus sec que précédemment, les ordres avaient été donnés avec un certain rythme.