Les carnets d'Asphodèle.

A l'usage exclusif d'Asphodèle de Saint-Ange...

M.

Le 5 Septembre 75,

Les cours de Poudlard sont d'un niveau bien inférieurs à ceux de Durmstrang. Il y a un certain nombre de sujet qui sont écartés (négligence ou oubli volontaire je n'en sais rien encore) et on ne demande qu'un minimum de restitution aux élèves. La plupart se contentent de recracher des lignes apprises par coeur, d'autres même, et c'est le plus surprenant, dorment en cours.
Cela dit j'ai pu avoir quelques expériences intéressantes. Notamment en cours de Potion, où le Porfesseur Graham, m'ayant jugée à ma juste valeur semble-t-il, m'a confié l'identification d'une simple Amortentia.
Ce n'est pas tant la difficulté qui été là intéressante puisque rien n'est plus facile que d'identifier les potions figurants dans le programme scolaire. En revanche je n'avais jamais eu l'occasion de sentir l'odeur de cette potion, et bien que ne m'étant pas attendue à reconnaître dans ce fumet l'odeur d'une personne (fort heureusement, ce serait m'être affaiblie considérablement), je fus surprise d'y trouver l'odeur du sable chaud quand on sait que je n'ai aucune affinité particulière ou plus prononcée pour les régions côtières. Le contraire eut été étonnant compte tenu de mon allergie au soleil fort. D'après ce que j'ai pu en déduire, la seule chose à laquelle je puisse identifier cette odeur serait le grand sablier de la tour d'astronomie de Cyrus Enkil, encore que le sable soit glacé en sur ses hauteurs esseulées. Quoiqu'il en soit rien ne m'étonne dans le fait que pas même un philtre d'Amour ne saurait me faire éprouver un quelconque sentiment de basse espèce pour un autre être humain.
L'Amour reçoit les éloge de tous dans les livres mais gageons que sorti de ce contexte il n'en vaut pas la peine et même il ne peut qu'être nuisible. J'ai même quelques exemples en tête qui ne pourrait que faire sourire ou attirer le mépris.

Le 5 Septembre 75,

Mes camarades de chambre sont les créatures les plus étonnantes que j'ai vu. Quoique ce n'est pas tout à fait vrai, en France il y avait aussi de ce genre de spécimen. Electra Balwin, Bridget Davis, Melusine Dodge-Mei et Alwinda Van Dorf. Aucun nom de prestige mais les quatre ne manquent pas de se faire de hautes images d'elles même, ce qui, je le dis en toute sincérité, reste injustifié.

Electra Baldwin est typiquement la fille du petit sorcier moyen embourgeoisé par quelque affaire prospère. Non pas que je critique l'avènement de la petite bourgeoisie, et honnêtement cela m'est bien égal contrairement à mes tantes qui ne cessent de s'en affliger. Ce qui a de plus agaçant chez Electra c'est cette façon qu'elle a de s'ériger en petit chef et de se faire imiter par une paire de suivante qui se conduisent pire que des elfes de maison (absolument indigne selon moi). Quand elle m'a vu la première fois, Electra a eu ce sourire feint qui me l'a tout de suite fait ignorer. Elle était contente de ma couleur de peau mais trouvait que "la couleur de cheveux en revanche, zzzz, il va vraiment falloir faire quelque chose". Ce n'est pas exactement comme si je n'y pouvais rien mais je n'ai absolument pas l'intention de m'associer à ce genre de personne hormis dans la mesure ou le dortoir ne comporte qu'une seule grande armoire mais j'ai tendance à laisser mes affaires dans le coffre à sept serrures d'Enkil ce qui ne plait pas à Electra qui aime tout orchestrer.
BridgetDavies, la deuxième à m'avoir adressé la parole, est une grande écossaise dépourvue de toute forme d'intelligence quelle qu'elle soit. Ne serait son insupportable timbre de voix, Miss Davies serait un sujet tout à fait intéressant à étudier. Elle arbore avec fierté une espèce de candeur ridicule et puérile qui vaudrait presque le détour, quand à ses affinités avec Greg Kelso je ne saurais dire qu'une chose; navrant. Reste Alwinda Van Dorf, la plus valable sans doute de ce quatuor lamentable. Von Dorf est plutôt bien élevée. Elle est plus discrète que les autres et c'est plutôt un bon élément à Serpentard. Je me demande comment elle en est arrivée à intégrer ce petit groupe...
Melusine Dodge-Mei pour finir. Une petite anglaise d'origine cantonnaise mais qui pour une raison ou une autre semble s'être fort bien remise de l'immigration récente de ses parents et se sentir anglaise au point de critiquer les autres ethnie (même asiatique pourvu que ce ne soit pas cantonnais) au même titre que tout ce qui passe devant son nez et qui ne porte pas du vert et argent. Le fait qu'elle porte un nom typiquement britannique doit aussi jouer, mais la petite peste est absolument détestable. Si encore une quelconque qualité la distinguait du lot...

Je remarque seulement l'inscription que Menoch a laissée sur ce vieux journal. "Asphodèle de Saint-Ange...". Quelle est donc cette nouvelle fantasy de la part de mon protecteur? Il est vrai que le carnet semble vraiment ancien, s'il me l'a offert c'est qu'il doit revêtir une certaine importance à ses yeux. Je me renseignerai sur ce "Saint-Ange"...

Le 8 Septembre 75,

Digory ne répond toujours à aucune de mes lettres. Il ne m'étonnerait pas que ma tante Transylvania ne s'arrange pour que mes lettres ne lui soient pas remises. Je ne comprendrai sans doute jamais cette femme. Elle désapprouve de tout ce que je fais et même de ce que je ne fais pas. Il lui avait même déplu d'imaginer que mon cousin me fasse un cadeau. Il me le fit quand même, mais à couvert. C'était un joli pendentif d'argent qui porte les armes de la famille.
Transylvania n'a jamais eu un mot agréable à mon égard et ses réceptions annuelles sont pour moi synonymes de railleries toutes plus saugrenues les unes que les autres. Ma tante et moi sommes très différentes. Elle n'a aucun goût de l'étude bien qu'elle encourage vivement son fils dans ses entreprises à l'Institut, tout de même moins que mon père ne m'y encourage mais un minimum. Je la trouve frivole, elle ne semble vivre que de réceptions, de salon de thé, et de futilités hors de prix qu'elle fait acheter à son mari qui lui, n'a jamais un mot plus haut que l'autre surtout pas devant Transylvania Bathory.

Sergei est un homme que je connais mal. Il est trop effacé et Digory n'aime pas beaucoup parler de son père. J'ignore pourquoi. Je ne sais pas si c'est parce qu'il l'apprécie tout de même ou si c'est qu'il n'a pas meilleure opinion de lui que sa soeur Evangeline.

Quoiqu'il en soit, Transylvania Bathory ne me considérera jamais comme un membre de la famille bien qu'elle s'oblige à me traiter avec le minimum des égards qui me sont dus compte tenu de mon nom. Pourtant, c'est elle même qui a manuscrit le serment inviolable que Digory et moi devront prêter dans un peu moins de deux ans maintenant. Je pense qu'elle tient simplement à faire en sorte que par moi, ses descendants s'assure la dominance de la famille. Je ne sais pas si c'est ainsi que le voit Nospheratov. Je pense qu'il a accepter pour assoir ma propre position car elle risque d'être contestée malgré le soutient que me portent Enkil et Menoch.
Je ne sais trop que penser de mon côté. Je m'entends avec Digory. Je l'estime même pour beaucoup et c'est sans doute la personne dont j'ai toujours été la plus proche, si je ne compte pas Menoch ou Enkil bien entendu. J'aurais pu faire un bien plus mauvais mariage somme toute. Si par exemple l'oncle Stanislav avait donné un enfant mâle à ma tante Drusilla. Ou encore si Digory avait eu un frère aîné. Je ne suis pas la plus mal lotie. Mais je me demande: est-ce que vraiment cette vie là me siéra?
Je ne peux m'empêche d'y penser. Parfois quand il me prend dans ses bras je frissonne d'horreur à m'imaginer qu'il faudra en venir un jour à autre chose. Et je sais que venant d'un autre ça serait bien pire.

Le 10 Septembre 75,

Le cours de Potion le plus étrange de toute ma vie. J'ai été choquée de voir le manque de respect de certains élèves et surtout le manque de savoir vivre. Sans faire état de la facilité des questions abordées. Il en a résulté bien évidemment que notre maison a largement dominé pendant tout le cours et ce même après l'expulsion d'un Serpentard. Tyler Carlson s'il me souvient bien. Mais il n'était pas vraiment responsable. C'est arrivé par la faute de l'élève qui était assise près de lui, une véritable furie. Incapable de se dominer ce qui à mon sens, dénote de cruels manquements dans l'éducation pour ce qu'elle a de plus élémentaire.

PS: J'ai écrit une autre lettre pour Digory.

Le 12 Septembre 75,

Il est arrivé que je suis tombée sur la personne la plus agaçante que doit porter ce pays (du moins je l'espère). J'allais tranquillement à la bibliothèque pour travailler quand par sa faute je me suis retrouvée enfermée dans un livre pendant des mois et des mois (qui se révélèrent n'être même pas une minute en dehors du livre finalement). Ce fut la journée la plus éprouvante que je pouvais imaginer et n'eut été Khvan j'y serais sans doute encore. Figurez vous que ce garçon, celui à la crétinerie astronomique, n'a tellement pas de eu de jugeote qu'en voyant un livre solidement ficelé, il ne lui ai pas venu d'autre idée que de l'ouvrir sous mon nez. Nous avons bien failli mourir à plusieurs reprises et j'ai été transformée en une créature grotesque tandis que lui s'essayait à toutes les imbécilités possibles et imaginables. Sans enlever que ce William Slayers est un coureur fini. Il a eu le culot de s'imaginer que ses avances pourraient le mener quelque part avec moi. Si l'histoire ne m'avait pas fait perdre tout ce temps j'en rirais même...

Mais je compte rédiger un récit de cette expérience plus tard, avec plus de détail. Pour information j'ai envoyé le livre à Enkil avec un billet d'avertissement à son attention. Je compte lui faire part de mon expérience avec plus de détail à mon retour à l'Institut.

» Carnets d'adresses de Léna Price